Le jour où Maman m’a présenté Shakespeare – Julien Aranda

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Résumé : Quand on a 10 ans, pas de papa mais une mère amoureuse de Shakespeare et que l’on s’attend à voir débarquer les huissiers d’un jour à l’autre, la vie n’est pas simple. Elle, comédienne de théâtre passionnée, fascine son fils qui découvre le monde et ses paradoxes avec toute la poésie de l’enfance. Avec leur voisine Sabrina, caissière de son état, et les comédiens Max, Lulu et Rita, ils forment une famille de cœur, aussi prompte à se fâcher qu’à se réconcilier.
Mais un jour, la réalité des choses rattrape la joyeuse équipe. Et le petit garçon est séparé de sa mère. Comment, dès lors, avancer vers ses rêves? En comprenant que, peut-être, l’essentiel n’est pas l’objectif, mais le chemin parcouru… Sur fond de crise des subprimes, Julien Aranda nous raconte la trajectoire enchantée d’une troupe de théâtre inoubliable.

Mon avis :  Qu’il est bon de regarder la vie à travers les yeux d’un enfant de dix ans, même si celle-ci est parfois cruelle, nous pouvons l’appréhender sous un angle en coton. Et bien, tout de suite, ça fait moins mal!!!
Dans ce roman, Julien Aranda a su capter les maux de notre société (Le manque d’argent,, le manque de reconnaissance et  la faculté de nous démontrer qu’être soi ne mène à rien, qu’il faut oublier ses rêves, ses espoirs, ses fantasmes pour rentrer dans le moule… Celui de la consommation) et avec théâtralité a su garder l’essentiel :
RESTER SOI-MÊME 
Avec sa plume précise et d’une grande intelligence, Julien Aranda nous offre un voyage vers la spontanéité et l’intégrité tout en poésie et élégance. Nous y rencontrons des personnages hauts en couleur, à la psychologie complexe et d’un attachement sans demi mesure.
Il y a Maman, comédienne de théâtre, amoureuse de Shakespeare, lumineuse et heureuse, artiste et rêveuse qui incarne, pour ses collègues, la joie de vivre et le bonheur et pour d’autre, telle que sa sœur et son voisin, la bêtise et l’irresponsabilité.
Lulu, le metteur en scène à la longue écharpe, fougueux des mises en scène et baroudeur des estrades.
Rita, jeune fille franche et sanguine mais au final drôlement aimante.
Sabrina, voisine et amie caissière atteinte de TOC Biiiip!!!! Biiiiiiiiip!!!! mais qui fait vraiment partie de la famille et bien sûr le jeune garçon, né sans père et qui regarde sa mère telle une déesse et qui jouit d’un inconditionnel amour par toute la bande des joyeux lurons. Sans oublier Tata Myriam, véritable fourmis totalement conditionnée par le travail et l’argent, ne comprends pas les cigales qui aiment rêvasser tout l’été.
Mais qui sait? La vie a parfois don de changer les gens. 🙂

Ce roman n’est pas fait que de joies, paix et amour, il soulève ici beaucoup de sujets d’actualités. Maman, comédienne de théâtre a du mal à joindre les deux bouts, après plusieurs loyers impayés, un huissier d’injustice accompagné par les forces du désordres frappe à la porte de Maman. Va s’en suivre un long chemin parsemé d’embûches pour retrouver leur vie d’avant.
Je ne vous en dit pas plus, je vous laisse le plaisir de la découverte 😉

Ce roman nous incite à croire en nous et à toujours garder de l’espoir dans notre cœur quoiqu’il arrive.
La plume de Julien Aranda est vitaminée et nous procure une belle cure de sensations. C’est avec le sourire aux lèvres et un cœur léger comme une plume que je ferme ce livre.

♥ Que du bonheur. ♥ 

Extrait choisi : Souvent Maman invitait sa troupe de comédiens pour répéter leurs pièces de théâtres et alors là, notre maison se transformait en joyeux bazar.
_Mon chéri, criait-elle, surtout ne range pas ta chambre, mes amis viennent cet après-midi!
Moi, ça m’arrangeait de ne pas ranger ma chambre mais, surtout, j’étais content de voir les amis de Maman parce qu’ils étaient tous très gentils avec moi. Quand la sonnette retentissait et que Maman ouvrait, on aurait dit qu’une tempête s’engouffrait dans la maison et emportait tout sur son passage. À peine arrivé, chacun allait et venait d’une pièce transformée en coulisse à une convertie en loge de maquillage, et alors j’avais l’impression de me retrouver derrière le rideau juste avant la première au milieu de comédiens survoltés.

♣♣♣♣

J’espère que mon article vous a donné l’envi de lire ce roman et de vous en inspirer.
J’ai eu la chance de pouvoir poser quelques petites questions à l’auteur Julien Aranda, je vous laisse découvrir notre petit entretien juste en dessous 🙂 ⇓

Julien Aranda

 

Hanae : « Bonjour Julien, pouvez-vous en quelques mots me parler de vous?

Julien Aranda : « Bonjour Hanae, je m’appelle Julien et j’ai eu 36 ans. Originaire du Sud-Ouest. Je suis papa d’un petit garçon de deux ans et je suis passionné de sport et de littérature. Disons que si je devais me définir en une devise, je dirai : un esprit sain dans un corps sain. Enfin, j’essaie d’être rigoureux à la fois sur le sport et la culture, la lecture des romans mais aussi des journaux économiques, l’amélioration de mon niveau de langues étrangères, bref je suis un curieux né qui n’ai jamais rassasié de nouvelles connaissances.
J’aime beaucoup voyager et j’ai déjà été faire le tour de l’Amérique Latine et l’Indonésie pour une de mes plus grandes passions de ma vie qui est le surf. Depuis tout petit, je vis près de l’oc »an et de la forêt, je suis un amoureux de ma région qui ne peut se passer de ses paysages et de sa nature. Dans la vie, pour subvenir à mes besoins, je travaille au ministère de l’écologie. »

Hanae : « Comment avez-vous créé l’histoire de ce roman? Donnez naissance à ces personnages? Et pourquoi avoir choisi de raconter ce récit avec les yeux d’un jeune garçon? »

Julien Aranda :  » Certains aspects de l’histoire sont autobiographiques, mais je me suis surtout nourri de mon imagination pour écrire ce roman. Après avoir écrit mes deux premiers livres, j’avais la sensation d’être arrivé au bout d’un cycle. Je ne savais pas comment repartir, alors j’ai repensé aux livres qui m’avait marqué pendant mon enfance : La gloire de mon père et le château de ma mère de Marcel Pagnol et La vie devant soi de Romain Gary. Je me suis dit que le point commun de ces trois romans était le point de vue enfantin du récit et j’ai voulu tenter l’aventure de cette narration. Je suis alors parti de mon vrai souvenir : la mort de mon chien, un caniche noir qui s »appelait Roméo. J’ai ensuite utilisé mon imagination et mon expérience personnelle pour créer un récit autour de ce souvenir.
J’ai fait beaucoup de théâtre, alors je me suis servi de cette expérience pour rebondir sur ce vieux souvenir, et je me suis dit que si ce chien s’appelait Roméo, c’est parce que ma mère était fan de Shakespeare, et c’est comme cela qu’est né le personnage de de cette maman farfelue. »

Hanae : « Quel a été votre procédé d’écriture? »

Julien Aranda : « Quand j’écris un livre, je fais un plan minimal et sans fiche des personnages. Je prend quelques notes par-ci par-là. Ce que j’aime dans la littérature, c’est que le champs des possibles s’ouvre et que la folie créative m’entraîne vers une direction inconnue. Comme je dis souvent : « Je suis comme un navigateur qui part d’un port en Europe mais je ne sais pas d’où pour arriver dans un port en Amérique mais je ne sais pas où non plus. Pour le reste, je ne consulte pas trop les cartes météorologiques et me laisse emporter au gré du vent en essayant de garder un cap approximatif, quitte à en changer si la tempête est trop forte ou à rebrousser chemin si le mât se brise! »

Hanae : « Quel est vôtre rapport avec les livres et surtout avec l’écriture? »

Julien Aranda :  » J’ai toujours été un immense lecteur depuis tout petit. Ma mère devait souvent m’arrêter parce que je dévorais tellement de livres que je ne voulais plus manger ni faire quoi que ce soit. Je suis toujours assez obsessionnel avec les livres et le sport en général. Certains sociologues parlent du « binge watching » quand il s’agit de regarder des épisodes US à la suite, moi je suis plutôt du genre « binge booking » 🙂
Sinon, je lis beaucoup de classiques et peu de contemporains à part Michel Houellebecq et Tesson. J’adore Roman Gary et Steinbeck, Jim Harrison et la littérature américaine en général, Kerouac, Faulkner, et je n’aime pas trop la littérature russe bizarrement. Enfin, mon rapport avec l’écriture est très conflictuel. Comme disait Paul Morand « Je n’aime pas écrire mais j’aime l’idée d’avoir écrit. » En faite, je trouve cela très difficile d’écrire car il y a toujours quelques chose de plus sympa à faire dans la « vie réelle ». Alors pour avoir la rigueur nécessaire de finir un roman, je m’aide d’un fichier Excel et je me fixe des objectifs quotidiens et mensuels. Je me force de mettre en place un processus d’écriture très rigoureux.

Le jour où Maman m’a présenté Shakespeare parut aux éditions ROMAN EYROLLES  retrouvez également le compte Instagram de l’auteur JULIEN ARANDA

   

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je l’avais vu en librairie mais il ne me disait rien cependant je dois avouer qu’après avoir lu ton article j’ai finalemt très envie de le lire ! Merci 🙂

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  2. lebouquinivre dit :

    Ah super ton article! 🙂 j’adore le titre!

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  3. Interview très intéressante, j’aime voir l’envers du décors, l’écrivain ou plus généralement l’artiste au travail…

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    1. Je suis tellement d’accord avec toi. 😅 je trouve ça très intéressant

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